L'industrie du papier à Rives et à Renage
Les papeteries
On fabrique du papier à Rives depuis 1573. Du modeste moulin construit alors sur le Réaumont, on sait peu de choses. Après un siècle et demi de fonctionnement assez ordinaire, le passage des Montgolfier, qui apportent les premières innovations, marque une étape importante.
Cependant, c’est par les Blanchet et les Kléber, associés en 1820, qu’est donnée l’impulsion décisive. La prospérité est assurée grâce à la production de spécialités comme le papier photographique, pour lequel la papeterie s’impose mondialement : jusqu’au début du XXe siècle, BFK (Blanchet frères et Kléber) est signe d’une qualité irremplaçable. Six cents ouvriers assurent alors au fond de la vallée la fabrication du précieux papier.
Comme ailleurs, la Grande Guerre marque un tournant : perturbations économiques, rupture de l’association Blanchet-Kléber, Seconde Guerre mondiale, plongent l’entreprise dans une phase de transition qui ne s’achève qu’avec son entrée dans le groupe Arjomari en 1956. Soutenue par l’euphorie des Trente Glorieuses, la papeterie, profondément restructurée, connaît alors une seconde jeunesse, assez peu affectée ensuite par les chocs pétroliers.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consultez ou vous procurez le livre « Rives, la mémoire du papier. Histoire d’une papeterie dauphinoise«
La papeterie de Renage est comme celle de Rives l’exemple-type des usines de fond de vallée, exploitant l’eau vive de la Fure, à la fois comme matière première et comme source d’énergie ; exemple-type aussi d’entreprise appartenant à une seule famille avec la maison des maîtres en plein cœur du site industriel. La fierté et la nostalgie des anciens – ouvrières, ouvriers, employés, cadres – quand ils parlent de la Papeterie sont éloquentes.
On se souvient de la qualité remarquable des productions, que ce soient les papiers fins pour l’impression écriture ou les papier destinés aux cartes géographiques (la qualité « renage » est encore une référence demandée de nos jours par les imprimeurs spécialisés.
La papeterie de Renage a fait partie de ces unités qui ont subi de plein fouet la crise et a dû fermer ses portes en 1982. Ce fut pour les personnels, un véritable déchirement, tant ils étaient attachés à leur usine et à la qualité de ce qu’elle produisait grâce à leur savoir-faire.
Pour en savoir plus n’hésitez à vous procurez le Hors-série édité par l’association « La papeterie de Renage 1834 – 1982 » en cours de réédition augmentée.
Les machines à papier
La famille Allimand est originaire de Vienne où la métallurgie et la mécanique étaient dynamiques dès le XVIIIe siècle. En 1849, Antoine Allimand reprend un atelier de mécanique installé au Bas-Rives. Proche de la papeterie BFK, il se spécialise dans la réparation des machines à papier. L’atelier se développe et se met à construire des machines à papier.
Durant la Grande Guerre, une nouvelle usine est construite près de la gare, et les ateliers du Bas-Rives sont abandonnés en 1923. L’entreprise acquiert une notoriété internationale et devient une société anonyme.
Actuellement, Allimand est le seul constructeur français de machines à papier et reste un leader mondial.